Découvrez 5 musées à l’architecture remarquable

La 20e Nuit européenne des musées sera l’occasion de visiter des musées auxquels l’architecture originale confère la dimension de monument.

Du clair-obscur médiéval du musée de Cluny aux chaudes lumières catalanes du musée Picasso, retrouvez notre sélection de cinq musées à l’architecture remarquable.

 

Le musée de Cluny (Paris 6e)

Rien de plus solennel qu’une visite nocturne pour profiter de l’ambiance feutrée du musée qui abrite la célèbre Dame à la licorne ! Bâti sur une imbrication nivelée d’édifices antiques, médiévaux et modernes, le musée national du Moyen Âge a rouvert ses portes en 2018. La sobre silhouette du musée conçu par Bernard Desmoulin a ainsi vocation à s’effacer derrière l’épaisseur historique du lieu. Du hall du musée, les cadrages vitrés laissent paraître les vestiges du bâti antique. Les guipures métalliques de sa façade imitent quant à elles la dentelle de pierre de la chapelle gothique de l’ancien hôtel des abbés de Cluny (XIIIe siècle). À l’intérieur, la lumière naturelle joue avec les vitraux exposés dans les salles. De l’extérieur, les couleurs de la façade en fonte d’aluminium varient au gré des heures et des saisons, comme pour signifier les effets du temps sur la matière…

 

Le Centre Pompidou de Metz

77 mètres. C’est la hauteur à laquelle culmine la flèche qui s’élance de la toiture du musée, comme un hommage au Centre Pompidou parisien créé en 1977. Véritable prouesse architecturale, de Shigeru Ban et Jean de Gastines (avec Philip Gumuchdjian pour la conception du projet lauréat du concours), la conception du musée repose sur un parti pris osé, celui d’un équilibre instable. Les courbes et contre-courbes de son toit hexagonal - large de 90 mètres -, forment un grand chapiteau diaphane et blanc à la géométrie irrégulière. Visible depuis l’intérieur, la charpente de bois d’épicéa, dont le maillage imite le cannage d’un chapeau chinois, fait de sa toiture un élément autoportant, appuyé sur quelques « poteaux-tulipes » seulement. Ses trois galeries intérieures, parallélépipèdes bruts de 80 mètres de long, se superposent en colimaçon. Depuis leurs extrémités vitrées, vous pourrez y observer le paysage nocturne de la ville, sa cathédrale, sa gare, ou encore le parc de la Seille.

 

Le musée des Confluences (Lyon)

Érigé à la confluence du Rhône et de la Saône, le musée lyonnais d’histoire naturelle et d’anthropologie ne possède pas de façade principale. Et pour cause : sa structure atypique, composée d’un ensemble de facettes asymétriques aux couleurs métalliques, se voulait refléter la dynamique des eaux fluviales. Pensé comme un pont par l’agence autrichienne CoopHimmelb(l)au, le bâtiment aux espaces modulables favorise d’ailleurs les passages entre la nature et la culture, le dedans et le dehors. L’architecture fonctionnelle du « Nuage » permet ainsi aux visiteurs de naviguer aisément entre les expositions permanentes et temporaires. La lumière naturelle, enfin, transperce sa verrière (nommée le « Cristal ») pour illuminer son hall de 1 200 m2, qui accueille régulièrement événements et concerts.

 

Les Abattoirs (Toulouse)

À votre arrivée au Musée - FRAC Occitanie Toulouse, les briques roses des abattoirs conçus en 1827 par Urbain Vitry auront conservé la chaleur diurne des rayons de soleil. Inauguré en juin 2000, le musée campé au bord de la Garonne, fruit d’une rénovation menée par Antoine Stinco et Rémi Papillault, a hérité du bâtiment originel son style néo-classique et parfaitement symétrique. Sa série d’arcades et sa nef monumentales, qui ne sont pas sans rappeler celles de la basilique Saint-Sernin, rythment ainsi la visite des amateurs d’art. L’espace intérieur a quant à lui été adapté aux exigences muséographiques. Pour admirer l’imposant rideau de scène de Picasso La dépouille du Minotaure en costume d'Arlequin, les visiteurs devront plonger dans l’immense salle creusée en sous-sol, à 11 mètres de profondeur.

 

Le musée Picasso (Barcelone)

Situé dans la rue Montcada, au cœur du quartier du Born, le musée Picasso est le fruit de l’acquisition progressive par la mairie de Barcelone de cinq palais construits aux XIIIe et XIVe siècles. Exemples typiques du style gothique catalan, les palais, tous accessibles par une cour intérieure et un escalier à ciel ouvert, présentent une structure commune. Mais chacun d’eux tient sa singularité des rénovations successives qu’ils ont subis au cours de l’histoire. De la galerie aux arcs brisés du palais Aguilar aux plafonds à caissons médiévaux du palais Meca, en passant par la superbe salle néoclassique (XVIIIe siècle) du palais Baron de Castellet, le décalage intentionnel entre les œuvres du jeune Picasso et l’architecture du lieu ne laisseront pas les visiteurs de marbre…